La sobriété, ce n’est pas une démarche négative de renoncement à des consommations indispensables. C’est une démarche de réduction des consommations superflues par une hiérarchisation des besoins qui peut s’exercer au niveau individuel comme au niveau collectif.
Cela sous-entend, au-delà de la question énergétique, de défendre une vision du territoire et de l’action publique faite de modération, de frugalité et de simplicité.
Une situation financière de la Ville de Bourges tendue, un budget contraint, un choix assumé
Une crise COVID qui a fragilisé toutes les collectivités, 6 millions d’euros pour Bourges
Pour la ville de Bourges comme pour ses habitants, les années 2020 et 2021 ont été très éprouvantes. Ces deux années ont été marqué par les vagues successives de la COVID 19 et la Ville de Bourges a dû faire face aux coté de ses habitants.
Notre mobilisation collective était nécessaire, mais cela a eu un impact financier majeur à l’échelle de la ville, tant en baisse de recette qu’en augmentation de dépenses.
Nouvelles dépenses, pertes de recettes sur trois exercices, la COVID 19 a impacté nos finances à hauteur de 6 millions d’euros en fonctionnement.
Une crise sans précédent de l’inflation et l’explosion des coûts de l’énergie
Alors que la crise sanitaire semblait enfin contenue et que les protocoles étaient levés, les collectivités comme les habitants de notre pays pensaient pouvoir enfin souffler et retrouver un fonctionnement normal. C’était sans compter sur l’inflation et l’explosion des coûts de l’énergie que nous vivons toutes et tous depuis plusieurs mois.
Estimée pour 2022 et 2023 à environ 5,5%, à son plus haut niveau depuis 1985, l’inflation va faire augmenter les dépenses annuelles de fonctionnement des collectivités de plus de 5 Milliards d’euros.
Les coûts de l’énergie, des produits alimentaires et des matériaux connaissent une hausse spectaculaire qui à elle seule compromet gravement l’équilibre des budgets de fonctionnement et les capacités d’investissement des communes et de leurs intercommunalités.
Enfin, l’augmentation de 3,5% du point d’indice, mesure qui était plus que nécessaire pour les agents territoriaux au regard du gel du point d’indice ces dernières années, ajoute une dépense supplémentaire de 2,3 Md€ pour les collectivités à l’échelle nationale.
A Bourges, pour 2022, ce sont 3 millions d’euros de dépenses non prévues qui viennent impacter le budget municipal.
Pour 2023, à Bourges, les dépenses supplémentaires, liées à l’augmentation des coûts de l’énergie, à l’inflation et à l’augmentation du point d’indice sont estimées à près de 5 millions d’euros. C’est l’équivalent de 10% de la masse salariale de notre collectivité !
Aucune compensation de l’Etat à ce stade pour Bourges, comme pour Blois, Châteauroux ou encore Nevers…
A l’heure du « quoi qu’il en coûte », cette explosion des dépenses supplémentaires n’est absolument pas compensée, à ce stade, pour des villes comme Bourges, Blois, Nevers, Châteauroux.
Face à l’impact de cette crise économique, il est pourtant essentiel de garantir la stabilité en Euros constants des ressources locales pour maintenir au mieux l’offre de services à la population, soutien indispensable au pouvoir d’achat des ménages.
C’est pourquoi, le conseil municipal réuni en session le 1er décembre dernier a voté une motion qui exprime sa profonde préoccupation concernant les conséquences de la crise économique et financière sur les comptes de la commune, sur sa capacité à investir et sur le maintien d’une offre de services de proximité adaptée aux besoins de la population.
Nous continuerons à interpeller le gouvernement pour être compensé.
A Bourges, le choix contraint de la réduction de service et des économies
Face à cette situation inflationniste, pour équilibrer le budget 2023 et sans compensation de l’Etat à ce stade, trois possibilités s’ouvraient à nous comme dans toutes les collectivités de France : augmenter les impôts, alourdir la dette ou réduire les services et faire des économies.
Augmenter les impôts ? Beaucoup l’ont fait chez nos voisins et partout en France. Dans un contexte où les impôts locaux ont été très fortement augmentés sous l’ancienne municipalité (+9% en 2016) et où les taux d’imposition sont très largement supérieurs à ceux de villes de même strate, nous nous sommes engagés lors de notre campagne électorale à ne pas le faire. Nous tiendrons nos engagements et n’augmenterons pas les impôts.
Alourdir la dette ? La dette de la collectivité qui a été contracté par le passé pèse déjà très lourdement sur nos capacités d’agir. Nous nous sommes engagés à la maîtriser. Nous tiendrons nos engagements et n’augmenterons pas l’endettement de façon inconsidérée.
Concevoir un service public municipal plus économe, c’est le seul choix qui restait possible pour Bourges. Repenser le périmètre du service public local, revisiter l’offre de service et la prioriser, regrouper et optimiser l’utilisation de nos sites, mutualiser les ressources, améliorer nos recettes, grouper les achats… C’est le choix qu’il nous restait et que nous avons engagé pour Bourges.
Depuis 2021, à Bourges, de premières mesures de sobriété énergétique
Il y a une urgence écologique. Chacun doit prendre sa part et Bourges être, à son niveau, exemplaire. Nous avons déjà engagé dès notre arrivée de nombreuses actions en ce sens, mais il nous faut aller plus loin.
En isolant les bâtiments publics municipaux tout d’abord. Nous avons, dès notre arrivée en responsabilité, engagé un Plan école qui sera l’investissement le plus conséquent de ce mandat. Isoler les écoles, c’est améliorer le confort de nos enfants comme des équipes pédagogiques, c’est également faire des économies à l’heure où les factures d’énergie explosent.
En réduisant notre empreinte lumineuse ensuite. Nous avons, il y a plus d’un an, été l’une des premières villes de France de notre taille à expérimenter l’extinction des lumières sur l’espace public. Nous avons doublé les investissements pour passer nos anciens candélabres en LED. Depuis de nombreuses villes nous ont suivies sur ce chemin.
En repensant les services publics à l’ère de la crise climatique. Nous avons par exemple mis fin à l’aberration de la production de glace massive, comme c’était le cas par le passé en plein été, en pleine chaleur et même en période caniculaire en repensant l’activité de la patinoire et en proposant une activité estivale sans glace et économe en énergie.
En proposant des alternatives au tout-voiture. Pour des questions écologiques, mais aussi de pouvoir d’achat, il est nécessaire que les pouvoirs publics proposent des alternatives accessibles à toutes et tous. C’est pour cela que nous ferons la gratuité des bus pour tous en septembre 2023. C’est pour cela que nous avons développé les voies cyclables, que nous avons augmenté l’aide financière vélo et que nous avons fait de la piétonisation du cœur de ville un enjeu majeur des prochaines années.
Nous devons poursuivre et amplifier cette politique. C’est le défi de notre époque, de toutes les générations.
Dès janvier 2023, un plan global de sobriété et d’économie
Contrairement à l’Etat, comme toutes les villes de France, la Ville de Bourges n’a pas le choix que d’équilibrer son budget de fonctionnement en dépenses et en recettes.
Afin d’assurer la soutenabilité financière de notre budget 2023 et pour faire face aux 5 millions de dépenses contraintes supplémentaires, sans compensation de l’Etat à ce stade, il nous est nécessaire d’arrêter un plan global de sobriété concernant le fonctionnement des services, la gestion du patrimoine et des équipements, l’évolution de l’offre et du niveau de service, l’évolution du positionnement de la Collectivité par rapport aux acteurs du territoire.
Cela passe par des mesures douloureuses, mais que nous espérons pour certaines temporaires, le temps d’un retour à meilleure fortune.
Les curseurs bougent et la sobriété globale s’impose à nous, au-delà de la sobriété énergétique. Notre choix sera de faire des économies par des mesures nous permettant de moins et de mieux dépenser.
MIEUX DEPENSER
Mesures d’économie impactant le fonctionnement des services
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Diminution des températures de chauffage dans les bureaux à 19 degrés = immédiatement
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Absences : remplacement immédiat uniquement des postes à continuité absolue = immédiatement
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Gestion des départs : remplacement, si nécessaire, après 2 mois des autres postes = immédiatement
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Mesures d’optimisation de l’ouverture des services municipaux avec la fermeture des services une semaine en fin d’année et réflexion sur une fermeture en période estivale de moindre activité. = 2023
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Mise en place des « grands ponts » via les RTT imposées = 2023
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Facilitation du télétravail = immédiatement
MIEUX DEPENSER
Mesures d’économie impactant la gestion du patrimoine et l’optimisation d’utilisation des équipements
La Ville de Bourges compte énormément de bâtiments et équipements car elle a été dimensionnée pour une population de 100 000 habitants.
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Diminution des températures de chauffage dans les gymnases (passage sauf conditions particulières de 14 à 12 degrés) = immédiatement
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Mutualisation du parc auto avec Bourges Plus = 2024
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Fermeture partielle des stades et gymnases pendant les vacances scolaires = 2023
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Fermeture d’un stade, d’un gymnase = septembre 2023
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Fermeture école élémentaire Turly La Bussière = septembre 2023
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Réflexion sur l’occupation des Résidences Autonomies = juin 2023
MOINS DEPENSER
Mesures d’économie impactant l’évolution de l’offre et du niveau de service
Il s’agit de réaliser des économies mais également de lisser les investissements sur un certain nombre de mesures à l’instar d’autres villes de même taille.
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Renforcement du plan d’extinction de l’éclairage public = Progressive dès janvier 2023
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Privilégier les rencontres sportives diurnes = septembre 2023
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Déchets déposés à proximité des points d’Apport Volontaire, limitation à 2 passages par semaine = 2023
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Diminution de l’offre des Ecoles de Sports = septembre 2023
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Refonte de la politique Jeunesse avec fermeture d’un PRJ = septembre 2023
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Diminution des actions de désherbage = 2023
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Evolution des modalités de faucardage (Lac d’Auron et Canal de Berry) = 2023
Le redimensionnement de lourds investissements a déjà commencé. Pour exemple le stade Jacques Rimbault. La première étude en 2020 s’élevait à 11 millions d’Euros puis à 6 millions d’Euros en 2021. Au final, seules la pelouse et la mise en sécurité ont été actées pour un coût total de 2 millions d’Euros.
MOINS DEPENSER
Mesures d’économie impactant l’évolution du positionnement de la Collectivité par rapport aux acteurs du territoire
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Baisse du budget alloué à la communication (-30%) et du budget Réceptions (-40% sur 2 ans) = immédiatement
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Limitation drastique des vins d’honneur = immédiatement
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Suppression des vœux à la population = immédiatement
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Redimensionnement de la candidature BCEC (-20%) = dès 2023
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Diminution des illuminations de fin d’année (-30%) = immédiatement
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Suppression des Olympiades de quartiers = 2023
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Redimensionnement de l'offre (-20%) du Bel été = 2023
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Baisse des subventions aux clubs sportifs = 2023
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Nouvelle relation aux associations (subventions / Mises à disposition) = 2023
Comme toutes les collectivités, un budget 2023 très fortement sous contrainte
C’est pour continuer d’agir que notre collectivité fait le choix de conduire ce plan de mesures. Ces mesures seront mises en œuvre au plus vite en lien avec les services et les usagers afin d’en garantir la meilleure et la plus pertinente application afin également d’en mesurer au plus vite les économies attendues.
Fort de ces efforts consentis, notre budget 2023 pourra être présenté à l’équilibre aux Berruyères et Berruyers :
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Il ne comprendra aucune hausse de fiscalité municipale.
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Il intègrera une amplification de la dynamique des recettes avec notamment une hausse globale des tarifs de l’ordre de 10% (travaux pour compte de tiers, stationnement, location de salles…). Afin de protéger le pouvoir d’achat des familles, nous limiterons l’augmentation des tarifs de cantine scolaire à une hausse de 5% alors que le coût de l’assiette augmente de l’ordre de 15% pour la collectivité. Afin d’assurer un bouclier social, la collectivité prendra en charge l’écart de 10% de hausse.
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Il rendra compte de la neutralisation de l’impact de l’inflation et de la hausse du point d’indice par les mesures d’économie et d’optimisation de recettes présentées précédemment.
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Il permettra la maîtrise de l’endettement au niveau 2020 corrigé de l’impact Covid et de la dette cachée (124 M€)
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Il dégagera un niveau d’épargne brute permettant de couvrir le remboursement de la dette (12,3 M€)
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Grâce au redimensionnement des projets et au report d’un certain nombre d’entre eux dans le temps, ce budget tiendra une cible en investissement (25 M€ maximum) en adéquation avec la soutenabilité financière et la capacité à faire de la collectivité.