Des panneaux pédagogiques et un circuit au lac d’Auron
Le site du Marais boisé du Val d’Auron, situé à la fois sur la Ville de Bourges et la Commune de Plaimpied-Givaudins compte parmi les 17 Espaces Naturels Sensibles (ENS) du département du Cher.
Fin 2015 ont été installés autour du lac d’Auron trois panneaux d’informations dans l’objectif de communiquer sur le bas-marais alcalin du Val d’Auron. Plusieurs panneaux plus petits rappellent aux promeneurs qu’ils se trouvent sur un site protégé ainsi que les règles à respecter.
En effet, l’espace situé à cheval sur les communes de Bourges et de Plaimpied-Givaudins est classé « arrêté préfectoral de protection de biotope » et « espace naturel sensible ».
Visite
En 2004, un arrêté préfectoral créait la zone de protection de biotope du Val d’Auron qui se situe sur les communes de Bourges et de Plaimpied-Givaudins.
L’arrêté règlemente certaines activités préjudiciables à l’intégrité du site dans le but de garantir l’équilibre biologique des milieux et la conservation des biotopes nécessaires à l’alimentation, la reproduction, le repos et la survie de certaines espèces.
Le comité de gestion de l’arrêté préfectoral de protection de biotope (APPB) a chargé Nature 18 de réaliser un nouveau plan de gestion. Dans le même temps, le Conseil départemental du Cher a décidé de labelliser une partie de ce site en espace naturel sensible (ENS).
Le contrat départemental pour un espace naturel sensible a été signé fin 2013 par la Ville de Bourges, la Commune de Plaimpied-Givaudins, le Conseil départemental du Cher et Nature 18.
La zone de protection de biotope
La zone de protection de biotope du Val d’Auron s’étend sur une superficie totale de plus de 39 hectares, dont 87% appartiennent aux collectivités territoriales :
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Ville de Bourges : près de 10 ha
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Commune de Plaimpied-Givaudins : 2,42 ha
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Communauté d’agglomération de Bourges Plus : 21,73 ha
Environ 5 ha de cette zone appartiennent à un particulier.
L’espace naturel sensible du lac d’Auron
La zone de l’espace naturel sensible s’étend sur une superficie de plus de 16 hectares (près de 9 ha sur la ville de Bourges et plus de 7 ha sur la commune de Plaimpied-Givaudins).
Informer et valoriser le site du lac d’Auron
Afin de sensibiliser le public au patrimoine naturel du lac d’Auron, il a été suggéré de créer un circuit découverte balisé (panneaux d’accueil, d’informations, etc.) et d’ouvrir un tronçon de sentier sur 127 mètres environ.
Une attention particulière a été portée sur le balisage du site. Ces panneaux devant informer, guider et sensibiliser le public au fonctionnement des milieux naturels, à leur richesse, à leur fragilité ainsi qu’à la diversité de leur contenu.
Un panneau d’accueil a été installé à proximité du parking sud du Val d’Auron, coté plage. Ce panneau rappelle les caractéristiques du site et présente une carte du circuit comprenant les différentes balises.
Faire de la pédagogie et rappeler les règles
Afin de prévenir la destruction ou l’altération des biotopes, des panneaux limitent la circulation et la pénétration des personnes aux voies ouvertes à la circulation publique.
Aussi, l’attractivité du Val d’Auron fait de ce site un endroit idéal pour sensibiliser le grand public à la préservation des habitats et des espèces floristiques et faunistiques.
La création de panneaux d’informations sur l’espace naturel sensible permet de sensibiliser le public et les touristes au patrimoine naturel du site du Val d’Auron.
Sur l’un des panneaux sont présentées la gestion différenciée et les espèces invasives autour du lac d’Auron, ou comment les agents de la Ville de Bourges entretiennent les espaces autour du lac.
Les panneaux
« La partie en amont de Bourges de la rivière d’Auron qui traversait des prairies a été transformée en retenue d’eau artificielle. Ce plan d’eau comporte une île dont le boisement, composé d’essences ornementales, a été progressivement concurrencé par les saules et l’aulne glutineux. Ce lac accueille plus d’une centaine d’espèces d’oiseaux. L’île et ses abords apparaissent comme une zone (hivernage ou halte migratoire) privilégiée pour l’avifaune.
On peut observer durant certaines journées hivernales plus de 1000 oiseaux. Des Hérons cendrés ont également installé leurs nids formant ainsi une héronnière sur cette île.
Les travaux réalisés lors de la création du Lac d’Auron ont engendré des modifications radicales des vallées de l’Auron et de la Rampenne.
Ces deux cours d’eau ont vu une partie de leur lit mineur canalisé ou détourné. Les vestiges de l’ancien lit de la Rampenne sont encore visibles au travers des marais boisés qui longent une partie de la rive ouest du lac.
La forêt alluviale résiduelle ainsi que la saulaie qui longent le cours d’eau de la Rampenne et de l’Auron ont été préservées lors de la création du plan d’eau. Un décapage superficiel en bordure de la rive droite de la Rampenne recalibrée, avec amoncellement de terre, forme encore aujourd’hui une digue qui a permis la création du bas-marais alcalin. Cette zone partiellement inondable a été colonisée graduellement par des cortèges floristiques spécifiques et rares à l’échelle départementale, voire régionale.
Ce site bénéficie d’un plan de gestion où des enjeux de connaissance, de protection, de gestion et de valorisation sont pris en compte. Plusieurs inventaires naturalistes, travaux d’entretien de préservation et animations diverses sont réalisés chaque année sur cet espace naturel. »
« Gestion différenciée et espèces invasives sur la partie de l’Espace naturel sensible : autour du Lac d’Auron.
La gestion différenciée est une méthode d’entretien des espaces verts qui fait évoluer le modèle horticole standard vers un modèle plus naturel et plus respectueux des cycles biologiques.
C’est une gestion qui s’adapte à chaque espace vert en fonction de son utilisation et de sa localisation. Ainsi, chaque espace recevra un niveau d’entretien différent avec des techniques spécifiques.
Ce mode de gestion répond à trois objectifs :
- écologiques : pour préserver et enrichir la biodiversité animale et végétale, pour économiser les ressources naturelles ;
- économiques : pour optimiser les moyens humains, matériels et financiers nécessaires à l’entretien des espaces ;
- sociaux : pour développer et embellir le cadre de vie, préserver la santé des usagers et sensibiliser le grand public à l’environnement.
Aux abords du Lac d’Auron, on retrouve ainsi en alternance des zones fauchées une seule fois par an pour favoriser l’apparition d’une flore spontanée telle que l’Ophrys Abeille (Ophrys apifera), des arbres morts laissés en place pour devenir zone refuge de la microfaune, des zones tondues régulièrement pour faciliter le cheminement des piétons mais aussi des massifs fleuris à proximité du centre commercial et des habitations pour embellir le quartier.
D’une manière générale, l’ensemble des espaces verts de la commune de Bourges est entretenu sur le modèle de la gestion différenciée avec des techniques adaptées à chaque milieu (rues, jardins publics, ronds-points, stades, cimetières…).
Des espèces invasives sont aussi observées sur le Val d’Auron :
Une plante invasive est une plante d’origine étrangère au milieu, importée par l’Homme, qui prolifère dans le milieu naturel et qui cause des nuisances ou des dommages. Depuis les années 90, les phénomènes d’invasion biologique sont considérés comme une des causes majeures de la perte de biodiversité.
En les cueillant, vous augmentez le risque de les disperser dans le milieu naturel, ce qui peut porter préjudice à la flore locale. »
Les acteurs
Le site est la propriété de la Commune de Plaimpied-Givaudins et de la Ville de Bourges.
L’arrêté préfectoral de Protection de biotope et les Espaces naturels sensibles sont respectivement des politiques de l’Etat et du Conseil départemental du Cher.
Ce site est géré par l’association Nature 18 en collaboration avec le service des Espaces verts de la Ville de Bourges et de nombreux autres partenaires.
Le coût de l’opération de gestion est de 3 200 €, financé par le Conseil départemental du Cher dans le cadre de sa politique « Espaces naturels sensibles » (ENS).
La fabrication des panneaux a été assurée par le Conseil départemental du Cher qui les a également installés sur site pour un coût de 14 520 € TTC.
La préparation des socles servant à fixer les panneaux a été assurée par la Ville de Bourges, dont les services ont également participé à l’élaboration du contenu des panneaux, selon la trame réalisée par Nature 18 et la charte graphique du Conseil départemental du Cher.